Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes peuvent élaborer des stratégies complexes en quelques secondes alors que d’autres créent des solutions visuelles étonnantes ? Ou pourquoi votre collègue se souvient de chaque mot d’un podcast alors que vous avez besoin de le voir écrit ? Bienvenue dans la neurodiversité – la réalité selon laquelle nos cerveaux traitent l’information différemment. Voyons comment la compréhension de la neurodiversité peut transformer votre conception de l’apprentissage pour qu’elle englobe véritablement tous les apprenants.
Qu'est-ce que la neurodiversité ?
La neurodiversité reconnaît que les variations du cerveau humain – la façon dont nous apprenons, nous concentrons, traitons l’information et découvrons le monde – sont naturelles. Alors que les perspectives traditionnelles étaient souvent centrées sur les schémas de pensée « neurotypiques », la neurodiversité considère les esprits neurotypiques et neurodivergents – y compris l’autisme, le TDAH, la dyslexie et la dyscalculie – comme des expressions tout aussi valables de la cognition humaine (Armstrong, 2012).
Pour les concepteurs d’apprentissage, embrasser la neurodiversité signifie comprendre que les apprenants apportent des styles cognitifs, des besoins et des défis différents. L’objectif ? Créer des environnements d’apprentissage qui ne soient pas seulement accessibles, mais aussi activement engageants pour tous.
L'importance de la neurodiversité dans la conception de l'apprentissage
Lorsque l’on adopte la diversité cognitive, trois choses se produisent :
L’engagement augmente : Les gens s’engagent davantage lorsque le contenu parle leur langage cognitif. En concevant un contenu adapté à la diversité des besoins cognitifs, vous le rendez plus accessible à tous.
La résolution de problèmes se développe : Des câblages cognitifs différents impliquent souvent des approches différentes en matière de résolution de problèmes. Encourager cette diversité dans vos cours peut conduire à des discussions plus riches et à des solutions plus innovantes.
Les taux de réussite augmentent : Lorsque les apprenants peuvent aborder le contenu à leur manière, ils sont plus susceptibles de rester et de réussir (Doyle & McDowall, 2022). Il ne s’agit pas d’abaisser les normes, mais d’éliminer les obstacles arbitraires à la réussite.
Concevoir en tenant compte de la neurodiversité vous permet d’atteindre plus d’apprenants, de les soutenir plus efficacement et de créer un environnement d’apprentissage plus positif.
Comment appliquer la neurodiversité à la conception de l'apprentissage ?
Créer des expériences d’apprentissage pour tous les cerveaux ne nécessite pas une refonte complète. Voici quelques stratégies pratiques que vous pouvez appliquer pour un apprentissage plus inclusif :
1. Offrir de multiples façons de s’engager : Les apprenants neurodiverses peuvent avoir des préférences différentes quant à la manière dont ils consomment l’information. Utilisez des vidéos, des textes, des infographies et des options audio pour permettre aux apprenants de choisir ce qui leur convient le mieux.
2. Décomposer les informations complexes : Le regroupement des informations et l’ajout de titres clairs peuvent aider les apprenants à assimiler le contenu plus facilement. Par exemple, si vous enseignez un logiciel, décomposez chaque fonction en un tutoriel étape par étape plutôt que de tout présenter en même temps.
3. Ajoutez des repères visuels et une navigation cohérente : Pour les apprenants souffrant de TDAH ou de dyslexie, une présentation claire avec des repères visuels peut faciliter la concentration et le suivi. Utilisez des icônes, des boutons placés de manière cohérente et une navigation claire dans les deux sens pour réduire la charge cognitive.
4. Fournir des instructions sous plusieurs formes : Certains apprenants traitent mieux les informations par le biais d’instructions écrites, tandis que d’autres préfèrent les explications verbales. Fournissez des instructions en texte et en audio ou ajoutez une vidéo de présentation pour tenir compte des différents styles cognitifs.
5. Encourager l’autoformation : Les modules à rythme libre permettent aux apprenants de revenir sur le contenu si nécessaire, ce qui est essentiel pour ceux qui ont besoin de plus de temps pour traiter l’information. La mise en place de points de contrôle ou de petits questionnaires gérables peut également aider les apprenants à évaluer leur compréhension sans se sentir dépassés.
Conseils pour concevoir des cours adaptés aux personnes neurodiverses
Demandez un retour d’information : Demandez régulièrement l’avis des apprenants neurodiverses pour comprendre comment votre contenu fonctionne pour eux et où il peut être amélioré.
1. Utilisez un langage simple et clair : Évitez le jargon ou un langage trop complexe qui pourrait embrouiller ou frustrer les apprenants ayant des styles cognitifs différents.
2. Proposez des options d’interaction : Donnez aux apprenants la possibilité de choisir comment ils interagissent avec le contenu, que ce soit par le biais de quiz, de forums de discussion ou de journaux de réflexion.
3. Encouragez les pauses et fixez des limites de temps : Pour les sessions de formation de longue durée, encouragez les apprenants à faire des pauses ou à utiliser des chronomètres pour rester sur la bonne voie. Cela peut s’avérer particulièrement utile pour les apprenants souffrant de TDAH ou de problèmes de traitement.
L'avenir de la conception de l'apprentissage
En gardant à l’esprit la neurodiversité, vous ne vous contentez pas de concevoir des cours, vous créez des expériences d’apprentissage qui embrassent la richesse de la diversité humaine. Faites de votre prochain projet un témoignage d’inclusivité en prenant en compte les styles cognitifs uniques de tous vos apprenants.
Références
– Armstrong, T. (2012). Neurodiversity in the Classroom: Strength-Based Strategies to Help Students with Special Needs Succeed in School and Life. ASCD.
– Doyle, N., & McDowall, A. (2022). Understanding neurodiversity in the workplace: An exploration of barriers and enablers. Journal of Business and Psychology, 37(4), 793-810.